samedi 6 mars 2021

Assistant de régulation médicale à Lille, Cédric Givaudan s’est bien adapté en Belgique. Olivier Dezeure

 

Français installé au Bizet depuis 8 ans, Cédric Givaudan veut défendre ses compatriotes qui résident sur le sol belge.

Au 31 décembre 2020, suivant les chiffres de l’administration communale, sur les 18 078 habitants de l’entité, 5 094 ont la nationalité française, soit 28,18%. Un taux en hausse puisqu’ils étaient 27,83% en 2019 et 27,70% en 2018.

C’est dire s’ils «pèsent» sur la vie locale. Et certains s’investissent dans leur ville d’adoption, tel Cédric Givaudan (42 ans), qui se présente aux élections consulaires du 30 mai. Les sept élus siègent au conseil consulaire, relais vers le Sénat.

Pourquoi s’installer en Belgique?

À la base, je suis Lillois. Mon épouse et moi avons emménagé à Armentières parce que c’était au centre de notre lieu de travail respectif. Frontaliers, nous venions en Belgique pour boire un verre et faire les courses. Quand on a voulu accéder à la propriété, avec un immobilier quelque 15% moins cher entre Armentières et Le Bizet, on n’a pas hésité longtemps.

Vous ne vous êtes pas trop éloignés de la France!

C’est vrai! En 2012, nous avons trouvé la maison de nos rêves au bout du Sentier de la Planche. Comme la moitié de la rue est française, il faut changer de pays rien que pour sortir la voiture! Ici, c’est un peu la ville à la campagne: on dispose d’un jardin, d’un garage et les commerces sont à deux pas. Autre avantage: nous voulions que nos deux filles restent scolarisées sur Armentières. L’arrêt de bus est à deux pas!

Pas de regrets?

Absolument pas! Les démarches administratives sont assez faciles. L’une des seules obligations gênantes est de changer les plaques d’immatriculation; ce qui peut être coûteux si le véhicule est ancien. Résultat: nous avons acheté une autre voiture! Ce qui nous a plu, c’est la simplicité de l’administration, qui nous change de l’usine à gaz française. Rien à dire non plus sur l’accueil: nous avons de suite été adoptés. On se trouve dans un bassin de vie franco-belge sans frontières. Avec la crise sanitaire, on a redécouvert que nous vivions dans des pays différents…

D’où votre idée de vous investir en politique!

Mon père est un militant de gauche, syndicaliste à la CGT. Dès l’enfance, je l’ai accompagné dans les manifs. C’est génétique de m’investir, tout en répondant à un besoin relationnel. Tout naturellement, je me suis rapproché du parti socialiste local dont je suis le secrétaire. Comme je m’intéresse aux problèmes transfrontaliers, j’ai franchi le pas pour les élections consulaires. Je me présente sur la liste «Unis à Gauche», en 6e place, avec pour tête de liste Cécilia Gondard. Pour la Wallonie picarde, à la 8e place, se trouve aussi Ludovic Tocha, patron du Frat’café de Mouscron.

Tous les Français de Belgique peuvent voter?

Les critères sont d’être de nationalité française, résider à l’étranger et être inscrit sur la liste électorale consulaire avant le mois d’avril; ce qui se fait en ligne sur www.service-public.fr ou via le consulat.

Je compte être un relais pour les problèmes qu’ils relèvent de l’impôt, la retraite, l’administration, etc. Il est important que les Français soient entendus.

Marie-France PHILIPPO - L'Avenir

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