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Myra Vienne illustre de nombreuses cartes postales et autres objets à l’effigie de Luce, son amie virtuelle qui lui ressemble tant…
Malgré le succès des réseaux sociaux, les cartes postales, le papier à lettre et les carnets de note continuent à rencontrer un beau succès. Surtout, s’ils sont illustrés avec bon goût et accompagnés d’une phrase poétique. C’est le cas pour les réalisations de l’illustratrice cominoise Myra Vienne. Son amie Luce (un prénom simple et un peu ancien) et plus récemment son ami Colin ravissent les amateurs du beau. Le parcours de Myra est aussi épatant que ses œuvres. Jusqu’en 2017, cette régente en art plastique travaillait dans son atelier durant les week-ends et les vacances. Aquarelles, dessins au crayon, tableaux mais aussi affiches diverses et faire-part de naissance: sa créativité s’exprimait sur divers supports. Depuis deux ans, elle s’est mise au travail sur l’ordinateur (Photoshop): «Une bonne souris d’ordinateur devient un pinceau s’intégrant à ma main. Ce logiciel respecte le geste initial que je trouvais avec mes pinceaux. Je garde la possibilité de scanner mes aquarelles pour habiller mes personnages. Mais surtout, cette méthode me permet de créer après des journées parfois éprouvantes».
«Un SMS s’efface, une carte se garde»
Notre artiste dessine ses trois premières cartes avec une fille et une pensée. Elle les insère dans sa page Facebook. Très vite, des internautes de partout (Belgique, France, Canada, Suisse) aiment sa nouvelle page et apprécient ses créations: «Si cela peut me faire du bien, cela peut faire du bien aux autres».
En plus de particuliers, la maison d’édition de cartes postales De Cortil s’intéresse à ses projets: «La carte postale revient à la mode, poursuit Myra. Un SMS s’efface, une carte se garde».
Cette maison d’édition namuroise travaille en respectant l’environnement en ayant le souci d’utiliser, par exemple, du papier labellisé et faire vivre l’économie locale. L’éditeur fournit 300 points de vente (250 en Belgique) mais pas uniquement des librairies. Les dessins de Myra se retrouvent ainsi sur des cartes postales mais aussi sur des magnets, des carnets, des calendriers, etc. 1 000 à 3 000 exemplaires sont tirés pour certaines de ses créations.
Sur les cartes illustrées se trouvent, en plus des dessins, des phrases correspondantes au moment évoqué. Ce sont des phrases de l’auteur parfois inspirées par d’autres citations. En voici deux mises en évidence par Myra: «Et puis, un jour, on s’en fout et comme c’est doux»; «C’est le bon moment pour dire aux gens qu’on aime qu’on les aime»
Édouard DEBELDER - L'Avenir
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Myra Vienne a toujours été passionnée de dessin dès son enfance. Elle a suivi les cours de dessins, sculptures et céramiques à l’académie des Beaux-Arts d’Houthem.
«À 12 ans, je reproduisais des dessins avec Sarah Kay, petite fille charmante des années 70. Après des primaires et des secondaires au Collège de la Lys, j’ai suivi les cours de 5e et 6e secondaire général à l’Académie des Beaux-Arts à Tournai avant un régendat en Arts Plastiques à Bruxelles et à Namur».
Elle commence sa vie professionnelle au Village en assurant des activités manuelles avec des personnes handicapées. Ensuite, elle rejoint, pendant 25 ans, l’enseignement spécialisé des Aubiers à Comines. Pour des enfants de 2 ans à 13 ans, elle propose une approche artistique. «Ce sont des enfants difficiles ayant une vie compliquée avec des troubles du comportement. Il y a aussi des maternelles spécialisées avec des enfants non scolarisables pour qui j’ai adapté mon travail. Au fil des années, le type de population a évolué. L’importance des activités artistiques et spécialement manuelles a pris une moindre valeur dans les objectifs de ce type d’enseignement. Dommage!»
Au départ pour ses élèves, l’enseignante a créé un livre illustré sur les couleurs «Mademoiselle Noémie et la couleur rouge». Vu la demande, il a même été publié.
Début septembre, Myra Vienne est engagée comme graphiste à la ville de Comines-Warneton pour «mettre des couleurs à la ville» dans le logo, le site internet, le périodique mensuel. Dans la foulée des 200 dessins de Luce sur sa page Facebook, la demande des acheteurs était de retrouver un garçon. Ce fut chose faite avec «Mon ami Colin». (prénom du fils de Myra et de son mari Manu Dubuc). Myra termine: «Mon but n’était pas de vendre des cartes postales et autres, mais c’était ce besoin de douceur après mon boulot! Et puis, Luce, c’est un peu moi».
E.D. - L'Avenir
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