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Durant 45 ans aux manettes cominoises, où il était de toutes les manifestations, Gilbert Deleu était homme de terrain, et de dossiers.
Hier, la nouvelle du décès de Gilbert Deleu, à l’aube, à l’hôpital d’Ypres, a créé la stupeur dans l’entité cominoise. Depuis le 8 janvier 2016, suite à un double AVC, il avait disparu des radars politiques, mais son ombre planait encore sur l’entité, tant il a œuvré à son développement.
Très diminué physiquement, depuis trois ans, il résidait au home Saint-Joseph, à deux pas de son cher bureau de l’hôtel de ville. Depuis l’an dernier, une pénible maladie aggravait son état de santé. Il y a dix jours, il a été admis aux soins palliatifs de l’hôpital d’Ypres. Pour nous quitter à quelques heures de sa chère fête des Marmousets.
Né à Wervicq, le 10 septembre 1943, Gilbert Deleu se présente aux élections à 22 ans, alors qu’il est responsable de plusieurs mouvements de jeunesse.
«Gilbert ne sait rien faire d’autre que d’être bourgmestre»
Échevin des sports de 1971 à 1988, il est élu bourgmestre en octobre 1988. Il dirige Comines-Warneton jusqu’au 8 janvier 2016, bien qu’il ait été le bourgmestre empêché jusqu’au 1er décembre 2018. Durant 45 ans, il aura été le cador de la gestion politique locale.
Son épouse disait avec humour «Gilbert ne sait rien faire d’autre que d’être bourgmestre», résumant une vie dévouée à «la chose publique», mais aussi et surtout à la population. Il était de toutes les manifestations, de toutes les fêtes, de toutes les réunions: rien de ce qui se passait dans la commune ne lui échappait. D’un abord assez froid, voire bourru, il était craint, mais surtout admiré pour sa perspicacité, son efficacité et sa générosité. Un bourgmestre à l’ancienne, qui gérait en bon père de famille les deniers publics.
Professeur et directeur
L’homme était d’ailleurs un amateur de chiffres. Après des études commerciales à Saint-Henri, il travaille dans un ministère à Bruxelles et entreprend une licence en sciences commerciales au cours du soir. À peine diplômé, il s’installe à Comines et devient professeur d’économie et de comptabilité à Saint-Charles Luingne et en promotion sociale, à Saint-Henri Comines, dont il assumera plus tard les fonctions de direction.
Sur le plan purement privé, sa vie a été marquée par les épreuves. Marié à Françoise Catteau, Gilbert Deleu avait deux enfants: Angélique, qui est décédée dans un accident de voiture, et Amaury, lourdement handicapé.
L’épanouissement de la personne handicapée était d’ailleurs l’un de ses principaux combats et on lui doit la création du centre d’accueil «Le Village». Ses autres chevaux de bataille privilégiés étaient l’emploi et le logement pour tous, bases de la réussite personnelle.
Jamais un jour de congé
L’homme était un bourreau de travail, une force de la nature, tant sur le plan physique que psychologique. Un bourgmestre à l’ancienne, qui nourrissait une proximité exceptionnelle avec la population.
Il ne prenait jamais un jour de congé et travaillait dans son bureau y compris les fériés. Ses importants scores électoraux témoignaient de son capital sympathie. Il restera longtemps dans nos mémoires. Ses funérailles auront lieu le samedi 27 juillet, à 10h, en l’église Saint-Chrysole à Comines.
L’émotion est vive du côté de Marie-Eve Desbuquoit, qui lui avait succédé en janvier 2016. Elle a appris la nouvelle ce matin sur son lieu de villégiature, dans le Sud de la France: «J’ai perdu un ami, un père, un confident.
Puisque ma maman travaillait à l’administration, je le connaissais depuis toute petite. Il était un monument que j’idolâtrais. Ensuite, je l’ai côtoyé en tant que directrice du centre Le Village avant qu’il ne me lance en politique, où il m’a tout appris. Pour moi, il était repère, un pilier.»
Quand on lui demande la qualité principale de l’homme, elle n’hésite pas longtemps: «Sa sensibilité. Sous sa carapace, c’était un être hypersensible, avec beaucoup de respect pour chacun. Mais c’était aussi un acharné de travail: il a vécu sa fonction de bourgmestre à 150%.»
Didier Vandeskelde était un ami très proche de Gilbert Deleu. Il a continué à lui rendre visite régulièrement après janvier 2016.
Même s’il s’attendait à la nouvelle de son décès, survenu vers 6h, il en est très affecté: «Je l’ai appris ce matin, vers 8 h.»
Dès 1977, il l’a côtoyé au sein du parti chrétien : «En 1982, je suis devenu président du parti. Nous dînions ensemble tous les vendredis. Il m’a tout appris. Je perds quelqu’un que j’aimais beaucoup. Cela me fait très mal, bien que sa mort soit une délivrance.»
En 27 ans de maïorat, Gilbert Deleu, économiste de formation, a beaucoup influé sur le développement de l’entité cominoise: «Je l’ai accompagné à Namur et ailleurs, au minimum, deux à trois fois par mois. Nous partions toute la journée et l’on était le nez dans les dossiers, sans même manger à midi. Parfois, quand un fonctionnaire n’était pas là ce jour-là, nous retournions à Namur le lendemain pour que les dossiers avancent.»
Didier Vandeskelde avait aussi appris à apprécier sa grande humanité derrière une façade bougonne: «C’était sa façon d’être, sans doute liée à son éducation. Mais, derrière, il y avait une telle générosité! Combien de fois ne l’ai-je pas vu au bord des larmes quand il était confronté à un cas de misère sociale? La misère lui pesait, surtout quand il ne savait pas agir. Aider les gens était dans sa nature.»
«Il était responsable au Patro Sacré-Cœur»
Dans les années 60, les mouvements de jeunes de l’entité étaient très diversifiés sur les diverses paroisses du doyenné de Comines.
Joseph Demuysère était responsable des Pionniers de l’unité scoute. «Il y avait une forte entente entre les mouvements. Gilbert Deleu était un des responsables du Patro du Sacré-Cœur et de la maison des jeunes paroissiale L’étincelle».
Joseph Demuysère poursuit en nous racontant une anecdote des années 70: «À la veille de partir au camp dans un pays nordique, nous n’avions pas reçu les papiers nécessaires de l’ambassade pour les scouts et le véhicule. Gilbert Deleu travaillant au cabinet des Affaires économiques, il est parvenu à avoir, en quelques heures, grâce à des collègues, les documents nécessaires pour partir au camp. » Gilbert Deleu était un artisan de la cohésion entre les initiatives au service des plus jeunes.
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Gilbert Deleu était président de nombreux clubs sportifs et d’associations socioculturelles. Dans les années 60, il a pratiqué le volley.
Avant la création de l’Evoco, il jouait sur la place Sainte-Anne avec le VC Comines. Vincent Delbecque, actuel président du club de volley cominois, nous partage son émotion: «C’est une triste nouvelle pour la Ville et pour l’EVOCO. Dès le début des années 70, jusqu’à son accident vasculaire, il a été président du club. Il était présent, le samedi soir, à tous les matchs de championnat de l’équipe première. Il venait aux réunions du comité et même celles pour le calendrier des matchs ».
«Nous étions soutenus»
Ghislain Guilbert était responsable des jeunes au moment de la présidence de Gilbert Deleu: «En même temps que sa présidence, il a d’abord été échevin des Sports et ensuite bourgmestre. C’était pour nous une facilité. Nous étions soutenus positivement, notamment pour les jeunes. Pendant une dizaine d’années, la commune a proposé des stages sportifs à Thonon-les-Bains. Gilbert Deleu était présent. Je l’ai même accompagné dans sa Citroën DS. »
E.D- et M-F Ph l'avenir
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vendredi 19 juillet 2019
Gilbert Deleu: la disparition d’un bourgmestre emblématique
dimanche 30 juin 2019
Projet MEGA Bizet
mardi 18 juin 2019
Inauguration des nouveaux bâtiments de la maison d'accueil " la Source" au Bizet
Des bâtiments rénovés de la maison d’accueilont été inaugurés. 67 personnes pour qui la vie ne coule pas de source y séjournent.
Vendredi soir, l’événement «coulait de source» pour découvrir un nouveau lieu… Après 7 ans de travaux, la maison d’accueil «La Source» inaugurait son espace relooké. Petit coup d’œil dans le rétro!
Créé en 1985, ce lieu a d’abord été une maison d’accueil pour des personnes sans domicile fixe. Comme les besoins d’hébergement de plus longue durée étaient réels, une seconde ASBL était créée sous forme d’une maison de vie communautaire sous le nom d’Emmaüs. En 2010, les associations ont fusionné et ont dès lors adopté le nom de «La Source».
Grégory Pattyn, éducateur dans ces institutions, est alors devenu directeur. «En 2010, le conseil d’administration a pu acheter le bâtiment qui était, jusqu’en 1986, un couvent des sœurs de la Divine Providence. En devenant propriétaires, nous avons voulu adapter le site à l’encadrement de nos résidents. Une grosse contrainte pour l’architecte Frédéric Domicent était de conserver la totalité de la capacité d’accueil pendant les trois ans de chantiers. Tous les locaux de service ont été réadaptés aux nouvelles normes alimentaires de l’Afsca, aux normes d’incendie. À l’arrière, la partie résidentielle est neuve avec des chambres de deux ou familiales avec sanitaire. Ce qui n’était pas le cas dans l’ancien bâtiment».
Un résident en équipe nationale
Dans le futur, l’institution souhaite transformer une partie désaffectée du bâtiment en petits studios pour disposer d’un suivi post-hébergement. «Ce seront des logements pour une personne seule avec un loyer très bas. Nous allons aussi organiser des ateliers wellness pour les résidents. Le projet du foot Belgian Homeless Cup continue en partenariat avec le club local de la JESPO. La semaine prochaine, nos résidents partent à Liège pour un tournoi de deux jours. Un de nos joueurs fait d’ailleurs partie de l’équipe nationale. Il aime en parler, surtout de son vol en avion, pour un déplacement. Nous envisageons de mettre en place une équipe mixte avec l’Oasis».
gUne cinquantaine d’invités s’est associée au personnel et à certains résidents lors de la soirée inaugurale. Des discours, nous pouvons retenir quelques moments forts.
Damien Sieuw est président de l’ASBL: «Le projet de construction était pharaonique tout en continuant à assurer l’accueil de personnes avec des détresses accidentelles, familiales ou politiques comme les réfugiés. Le but est de les rendre autonomes grâce à une diversité de partenaires locaux ou régionaux et des activités socio-éducatives. Nous pouvons les faire avec une douzaine de membres du personnel très dynamique».
«Le contraire de la misère, c’est le partage»
La bourgmestre Alice Leeuwerck a situé d’une manière circonstanciée les objectifs: «Le contraire de la misère n’est pas la richesse mais le partage. Avoir un logement est un droit de l’Homme. Les projets de solidarité existent et sont une opportunité à saisir. C’est une expérience à saisir pour arriver à un monde avec plus de cohésion sociale grâce à un accueil de qualité. Un nouveau chapitre, porteur d’espoir est une réalité pour ceux qui franchissent la porte de la Source».
Après leur directeur, l’éducatrice Mélody Dujardin a pris la parole au nom de Sébastien et Jonathan, délégués des résidents: «Pour beaucoup d’entre nous, La Source a été notre bouée de secours après avoir vécu des moments difficiles. Nous y avons trouvé un refuge après un moment dur de notre vie. Pour beaucoup, la vie ne nous a pas fait de cadeaux. Nous avons trouvé à la Source une ambiance familiale et amicale. Les assistantes sociales et les éducateurs jouent un grand rôle dans notre bien-être psychique en étant à notre écoute».Édouard
DEBELDER-L'Avenir
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mardi 21 mai 2019
Service des sports A.G.I.S.C. saison « Sports pour Tous 2018-2019 »
Chaque
semaine, le service des sports cominois AGISC propose des activités
pour les seniors, comme de la remise en forme, du tennis de table, du
stretching, de la marche, de la gymnastique.Voir
ici
Depuis
septembre, 143 personnes ont pris part aux différentes séances
hebdomadaires sans aucun abonnement, mais avec un prix démocratique:
1€ par séance.
«Les
gens ont compris qu’en faisant du sport, c’est la santé mentale
et physique qui en bénéficie. C’est aussi un moment de
rassemblement qui permet de rencontrer des personnes. C’est en
quelque une sorte de thérapie sociale. Je suis l’homme le plus
heureux du monde quand je vois tous ces sportifs rassemblés. Les
activités continuent jusque fin juin puis reprendront en septembre»,
précise Ghislain Bonte, animateur AGISC.
En
plus du repas annuel, un apéro nature et non alcoolisé est proposé
à tous en mai. Une soixantaine de participants se sont retrouvés,
vendredi, pour goûter aux smoothies préparés maison. La
bourgmestre Alice Leeuwerck était présente: «Le
sport n’est pas uniquement un vecteur de santé physique, c’est
aussi un moment de convivialité où l’on bouge ensemble. On
prescrit le sport comme un médicament pour vivre de manière plus
autonome et énergique. L’AGISC offre une panoplie d’activités
pour tous les âges. Et son offre doit encore s’étendre pour le
futur».
E.D l'avenir
Comines - De l'impro pour les ados
lundi 29 avril 2019
Faut-il libérer Dutroux?
Au-delà de son livre, l’avocat Bruno Dayez lance un débat public fort de ses propres réflexions sur les prisons, la perpétuité.
Le «Club» de l’Open-Music propose des activités dépassant la diversité des bonnes musiques. Après un théâtre forum sur la santé, une conférence-débat autour des problématiques des prisons a eu lieu, ce jeudi soir en collaboration avec le Centre de Lecture Publique de Comines et «le jeune barreau de Tournai».
Devant une salle comble, l’avocat et philosophe Bruno Dayez a partagé sa vision sur l’emprisonnement au sens large.
En février 2018, Maître Dayez a publié un livre «Pourquoi libérer Dutroux?». Dans cet écrit, l’auteur plaide pour un renouveau du rôle du système carcéral, de la perpétuité, de la libération conditionnelle. Il relance ainsi le débat public, notamment par cette soirée cominoise. Me Dayez est, depuis quelques années, l’avocat de Marc Dutroux. C’est l’aumônier de la prison de Nivelles qui lui a demandé de le rencontrer.
«Comme un avocat se doit de prêter assistance, j’ai accepté de rencontrer Marc Dutroux dans sa cellule de 9m2, isolé de tout contact humain. Une détention de longue durée favorise le repli sur soi. Il perd le sens de la réalité tout en gardant sa raison. La probabilité qu’il soit libéré est infime».
«Une peine de mort à vie!»
Bruno Dayez a partagé ses réflexions sur la prison au-delà de «L’affaire Dutroux». Son postulat de départ est que la peine de mort a été abolie en Belgique. Et pour lui cela implique: «L’emprisonnement à perpétuité n’a pas de sens! C’est une barbarie: une peine de mort à vie. Une peine rentre dans une logique rétributive (punition en rapport avec les faits commis), sécuritaire pour préserver la société et réparatrice.
Et toute peine doit être accompagnée d’une conditionnelle, en rendant l’État davantage responsable du reclassement des détenus. Il faut que la peine soit utile dans l’intérêt du condamné et des victimes. Il ne faut pas que le condamné sorte de prison pire que lorsqu’il est entré. La prison est le camion-balai de notre société. Les détenus sont les laisser pour compte de la société.
Il faut trouver des alternatives à la prison qui a comme seul effet la privation de liberté. Il faut créer un système plus humaniste. Sinon, la sanction tourne à vide. La prison doit être un atelier, une école.»
Plus de cas Dutroux
L’avocat Bruno Dayez a continué à partager son ressenti par rapport à la justice, à l’internement, aux médias judiciaires, aux victimes, aux systèmes alternatifs dans les pays nordiques.
Dans ses réponses, lors du débat, Me Dayez a précisé: «Le cas Dutroux ne doit pas être répété dans l’avenir, sans qu’il y ait un accompagnement et une limitation de la peine dans le temps.»
Édouard DEBELDER - L'Avenir Plusieurs
extraits du livre : http://jsdemain.com/onewebmedia/Faut-il%20lib%C3%A9rer%20Dutroux.pdf
mercredi 3 avril 2019
Société d’histoire Comines-Warneton
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