vendredi 5 octobre 2018

Comines-Warneton - Luc De Geest ne se présente plus aux élections:

Luc De Geest: «Cela me fera drôle de ne pas voter pour moi»
Médecine et politique ont rythmé sa vie. L’échevin suit la campagne en observateur éclairé et tire à boulets rouges sur «son» parti, le PS!
À 72 ans, l’échevin Luc De Geest ne se présente plus aux élections: «Pour trois raisons: il faut laisser la place aux jeunes, ma santé est délicate et le PS a manqué de respect à ses électeurs.» La troisième justification retourne le couteau dans la plaie d’un parti meurtri. «Après les élections de 2012, le PS a signé un accord de gouvernance avec Action, pour une période de douze ans. Qu’est-ce que cela lui a apporté? Rien, sinon la présidence de Lysco pour David Werquin. Avec le statut spécial, j’étais de toute façon échevin! Si, pour 2018, le PS n’a pas présenté une liste commune, à mon avis, c’est simplement parce qu’il n’obtiendrait aucun élu vu les faibles scores de leurs candidats. Je veux bien montrer le contrat: il s’étale sur deux mandatures! Je n’aime pas les gens qui mentent. Quand on ment sur une chose, on peut mentir sur tout.»
Depuis deux ans, l’échevin ne paie plus la cotisation de 10% à son parti: «C’est moi qui ai rempli la caisse du PS local, mais je n’ai jamais été soutenu. Les instances ont menacé de m’exclure, mais j’ai finalement été suspendu.»
Dans la majorité, l’échevin a reçu deux attributions: la santé et le tourisme: «Le parti Action n’a cessé de me bloquer! Je n’ai même pas pu m’occuper du Télédon alors que je suis médecin et greffé du foie. Quant au tourisme, il a été morcelé entre plusieurs échevins et, finalement, je n’ai aucun pouvoir! C’était d’ailleurs une constante: je n’ai pas plus à dire que l’échevine de l’opposition. Mais, lors de l’accord de gouvernance, j’avais donné ma parole et je suis resté correct.»
Lors de la campagne, difficile d’éluder la plateforme du Pont-Rouge: «La majorité ne joue pas franc jeu. Elle dit à la population qu’elle ne peut rien faire, que le projet vient de l’Europe. Ensuite, elle argumente et dit qu’elle votera pour. Personnellement, je suis contre parce que l’on ne doit pas accepter qu’une route publique passe dans une propriété privée, en l’occurrence celle de l’entreprise Clarebout. Le manque de concertation avec la France est aussi très problématique. En plus, le trafic va augmenter. Quand la péniche sera à quai, elle sera déchargée dans une quarantaine de camions!»
Luc De Geest est tombé dans le chaudron de la politique dès l’enfance: «Mon père était médecin et bourgmestre de Wervicq. J’ai toujours connu l’ambiance des campagnes électorales. Moi-même, je me suis présenté à toutes les élections depuis que j’ai l’âge. Et la première fois, c’était au conseil communal de Mouscron, alors que je n’y résidais pas! Ensuite, à Comines, chez les libéraux. J’ai toujours été élu. En 2000, je suis passé chez les socialistes. Après six ans comme conseiller, je suis échevin depuis 12 ans. Le 14 octobre, cela me fera drôle de ne pas voter pour moi! J’ai fait de la politique pour rendre service à la population. En tant que médecin, on va dans les maisons et on entend bien des choses. D’ailleurs, je crois que si j’écrivais mes mémoires, certains auraient peur!»  - L'Avenir

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